Parvis St-Paul Cercle de ZAHA
Concours Cercle de ZAHA
Les espaces urbains inclusifs
Type de mission : Concours d’idées
Localisation : Lyon (69)
Phase : Prix coup de coeur en 2022
Mandataire : Atelier NYMPH
Maitrise d’ouvrage : Le cercle de ZAHA
Superficie : 12 650 m²
Collaboration : Camille KERVELLA (Consultante architecture)
Un espace inclusif ne se prédispose pas à un usage genré, c’est un endroit qui rassemble autour d’activités qui concerne tout à chacun.e: manger, s’asseoir, se reposer, profiter d’un espace vert, se déplacer.
Nous avons instinctivement référencé les zones qui nous faisaient ressentir de l’insécurité. Les stratégies d’évitement opérées dans l’espace public tiennent de l’instinct et la sensibilité personnelle de chacun.e. Il y a néanmoins dans le quartier Saint Paul un sentiment partagé concernant plusieurs zones. La rue Saint Paul a du potentiel, elle est résidentielle avec très peu d’activités en rez-de-chaussée, n’attirant pas les promeneurs. La nuit tombée, son côté vide et peu éclairé ne la rend pas très attirante. La zone de retournement des bus et ce qu’il se passe derrière sont des espaces peu ou pas éclairés la nuit, ils sont comme «en dehors de la ville» ce qui ajoute au désir de les éviter le soir. Le parvis de la gare quant à lui est morcelé entre les différents usages qui s’y rencontrent malencontreusement. Le bâtiment au sud de la gare se situant sur la montée St Barthélémy est dégradé et présente des cachettes peu rassurantes.
Le quartier St Paul est vu comme un cul de sac, une zone où il n’y a rien de particulier à aller chercher. On le traverse mais on s’y arrête peu, on s’y gare parfois avant de se rendre dans le quartier du Vieux Lyon plus touristique et adapté à la promenade. La gare sert actuellement de cantine aux étudiants, leurs dégradations de l’espace public et leur présence gênent le passage des usagers. Pour autant, ce besoin de s’évader de l’école une heure ou deux peut se formuler par la création d’un nouvel espace ouvert à proximité.
Pour casser cette sensation de cul de sac et ce conflit des usages il faut rétablir des connexions, de nouveaux passages entre les différents niveaux du quartier marqués par la forte topographie. Il faut aussi attirer avec les choses qui manquent :
-un espace vert, un espace de détente, où l’on peut manger et s’asseoir.
-Une offre de commerce de bouche rapide mais qualitative à manger sur place ou à emporter dans la rue Saint Paul pour nourrir les étudiants, travailleurs du quartier et usagers de la gare.
-Une promenade couverte dans les voûtes de la rue St Paul où se rencontrent nourriture du monde, commerces et art. Il nous a semblé primordial de créer un espace social de rencontre dédié à tous les habitants du quartiers et aux nombreux artistes de la ville à la recherche d’ateliers. Ce rapport à l’art permet de poursuivre cette sensibilité que nous avons ressentie dans les rues qui nous guident vers le quartier du Vieux Lyon.
–Des rdc commerciaux place Gerson, c’est un moyen de recréer du dynamisme et faire reculer les zones d’insécurité.
–Des toilettes qui ne soient pas au milieu d’un carrefour, mais visibles de l’espace public tout en se trouvant légèrement en dehors (avec un sas entre les toilettes et l’espace public) les voûtes doivent en être équipés ainsi que le rdc du bâtiment de la rue St Barthélémy
–Un parking à vélo accessible au rdc de ce même bâtiment
Pour le parvis nous avons voulu prendre le parti de recréer une place mais de briser la trajectoire directe. Nous avons observé que les places construites autour d’un élément central fonctionnent mieux que les places vides où il est désagréable de s’arrêter en s’y sentant légitime.
Au centre nous proposons de faire un appel d’offre auprès d’artistes pour créer un cadre, un squelette qui pourrait venir accueillir chaque année de manière éphémère les réalisations des étudiants en arts à proximité. Les inclure à l’espace public pour leur apprendre à mieux le respecter. Autour de cette installation circulaire il sera possible de s’asseoir. En ce qui concerne les usagers des trains, faciliter l’accès est le mot d’ordre, il faut pouvoir accéder le plus rapidement à son train sans pour autant nécessairement passer par la gare et faire un détour. Nous avons choisi de créer une passerelle qui reconnecte les quais et les hauteurs pour donner un nouvel accès depuis le quartier, ouvrir une nouvelle boucle, faire rentrer dans saint Paul. Nous souhaitons retisser le quartier avec ce qui l’entoure.
Saint Paul est le quartier des habitants, des travailleurs et des étudiants qui se croisent et peuvent à présent se rencontrer lors d’un atelier, s’évader le temps d’une pause déjeuner, partager un repas, se donner rendez-vous sur le parvis de la gare.